Vendredi soir.
Fin de journée, retour de boulot, retour d'Arras : descente de train, arrivée Gare Lille-Flandres.
Fin de semaine, début de week-end, premier week-end de rentrée, week-end de braderie : affluence des grands soirs, affluence des retrouvailles.
Des embrassades sur mon quai, des embouteillages créés.
Et tout ceci me fait penser....
Au boulot je suis tombée sur une expo photo qui reposait sur un fait bien précis : ce sont les gares qui représentent le lieu où les gens s'embrassent le plus... Et bien en effet ce soir m'aide à comprendre pourquoi. Mais surtout ce soir me fait réaliser que là c'est mort pour moi, mon quotat de bisous en gare ne pourra plus jamais être dans la moyenne. En effet durant ces 5 derniers mois où j'ai au moins eu à descendre 2 fois par jour sur un quai de gare, combien de fois ai-je été accueillie par une embrassade, ou même simplement été accueillie.... Je suis certaine de ne pas être la seule à ressentir cette petite excitation à l'idée de retrouver quelqu'un à la descente d' un train. Mais attention il y a là de nombreuses nuances qui ne sont en fait que subtilités et pourquoi pas même futilités....oui MAIS. Notons la différence majeure entre la personne qui vous a promis qu'elle venait vous chercher (ou mieux : vous "récupérer") à la gare, et que vous cherchez du regard à la descente du train, jusqu'au bout du quai, puis dans le hall, et que vous trouvez en fait sur le parking extérieur ,ET la personne qui vous attendait sur le quai, qui s'est même pêut-être renseignée sur l'emplacement de votre voiture, et qui avant que vous ne l'ayez vue vient d'elle-même pour des chaleureuses retrouvailles.... Les deux sentiments sont bien différents et les émotions d'une intensité non égale...
Alors ce soir j'ai eu mon petit frisson en ressentant ce manque de "train station Hugs " , un peu comme quand vous débarquez du TVG à Paris Nord et que vous devez faire face à ces chauffeurs de taxis japonais qui brandissent une ardoise Velleda avec le nom de celui qu'ils attendent. Moi j'ai jamais vu mon nom affiché en gare :( ....un rêve enfoui...
Enfin bref, me voilà donc à me faufiler entre tous ces couples de retrouvailles, ces familles en valises, ces touristes à l'affût, qui m'empêchent d'employer le chemin le plus direct, soit la tangente bien connue, pour gagner la sortie. Et là, c'est la lumière du jour qui fait toujours aussi bizarre après ce TER du soir où il est si difficile de garder les yeux ouverts, et puis les yeux au ciel pour voir si le temps est encore une nouvelle fois changeant de celui d'Arras. Non, la pluie n'est pas encore là, bonne chose, pour retour à pied bien tranquille. Après ce passage pour piétons si malmené devant la gare, je passe devant un objet qui d'habitude ne fait pas partie du paysage : une "Benne à Moules". Celle-ci fait d'ailleurs collocation avec une "Benne à déchets". Et oui, nous y voilà, de quoi satisfaire une bonne partie des touristes le nez en l'air tout à l'heure dans la gare : le week-end de la grande braderie de Lille.
Ma première en ce qui me concerne, et nécessairement ma dernière en tant que résidente lilloise... Je découvre donc depuis une semaine tous ses préparatifs et m'émerveille de cette logistique qui m'a l'air bien rodée. En tous cas je kiffe le concept de Benne à Moules...même si je doute qu'en plein milieu des festivités les bradeux fêteux fassent une réelle différence entre Bennes à Moules et Bennes à Déchets...mais bon bref ça participe du concept de la braderie "quoi"... Donc voilà, passées ces bennes énormes dans lesquelles j'aurais bien penché mon nez par curiosité pour voir si par hasard il n'y avait pas déjà des coquilles du fameux mollusque jaune, je gagne mon chez-moi lillois en me disant que je vais vivre-là ma première Braderie, mais non pas mon premier week-end morose lillois...